Le Service international pour les droits de l’homme (SIDH), en collaboration avec la Coalition Ivoirienne des Défenseurs des Droits Humains (CIDDH) et la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDH-CI), a organisé, les 19 et 20 décembre 2017 à Abidjan, un atelier pour certains pays de l’Afrique de l’Ouest sur l’opérationnalisation du mécanisme de protection pour les défenseurs des droits humains et le rôle des Institutions Nationales des Droits de l’Homme (INDH).
Il s’agit de mettre l’accent sur la manière dont les INDH peuvent au mieux et le plus efficacement possible jouer ce nouveau rôle de mécanisme national de protection des défenseurs des droits humains.
Depuis 2014, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ont élaboré et adopté des lois, respectivement en juin 2014 et en juin 2017, qui visent spécifiquement à promouvoir et à protéger les droits des défenseurs des droits humains. Dans le cadre de la mise en œuvre de sa loi sur la protection des défenseurs, le gouvernement ivoirien a adopté en février 2017 un décret d’application dans lequel la Commission Nationale des Droits de l’Homme de la Côte d’Ivoire est désignée comme le mécanisme en charge de surveiller l’application de cette loi en collaboration avec l’Etat. D’autres pays tels que la Sierra Leone, le Niger et le Mali sont également en train d’élaborer leurs lois nationales de protection.
A en croire la Coordinatrice Nationale Marthe Pédan Coulibaly, Coordinatrice Nationale de la Coalition Ivoirienne des Défenseurs des Droits Humains (CIDDH), cette rencontre se tient en vue de l’évaluation du contenu des lois adoptées en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso et les progrès réalisés dans la mise en œuvre des mécanismes de protection des ddh, les résultats de la recherche sur le rôle des INDH en tant que mécanisme de protection des ddh et l’établissement effectif du mécanisme de protection.
« Le présent atelier se veut un cadre d’échanges sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre des mécanismes de protection des DDH en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso et sur l’opérationnalisation du mécanisme de protection pour les Défenseurs des Droits Humains et le rôle des Institutions Nationales des Droits de l’Homme (INDH) », a soutenu la Coordinatrice Nationale de la CIDDH, à l’ouverture de l’atelier qui entend identifier les faiblesses, les lacunes et la force du mandat afin de s’assurer que les INDH jouent aussi efficacement que possible ce rôle.
Quant à Clément Voulé, le Directeur du Plaidoyer Afrique du Service International pour les Droits de l’Homme(SIDH), il a salué le leadership de la Côte d’Ivoire dans l’espace ouest africain en matière d’adoption de lois pour promouvoir et à protéger les droits des défenseurs des droits humains. Suivi en cela par le Burkina Faso. « Nous sommes en train de bâtir l’histoire. Et vous devez en être fiers », a relevé M.Voulé, s’adressant aux différents participants dont il a encouragé les pays à emboiter le pas à la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Ajoutant que l’on ne peut construire les Droits de l’Homme sans protéger les défenseurs. « Protéger les défenseurs, c’est protéger la démocratie », a-t-il relevé.
Même son de cloche pour Okou Réné Légré, représentant la présidente de la Commission Nationale des Droits de l’Homme de Côte d’Ivoire (CNDH-CI) qui a estimé que les défenseurs des droits humains ont un rôle prépondérant à jouer dans la consolidation des Droits de l’homme. C’est pourquoi« protéger les défenseurs des Droits de l’Homme, c’est protéger les Droits de l’Homme », a-t-il indiqué, tant en réaffirmant l’engagement de la CNDH-CI à prendre sa place dans ce processus.
Augustin Tapé
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